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Plus fort ensemble, pour les personnes victimes

  17 décembre 2024

Le processus judiciaire est une étape éprouvante pour les personnes victimes et leurs proches et vient avec son lot de stress et d’émotions vives. L’adage veut que ça prenne tout un village pour élever un enfant, nous sommes d’avis que ça prend des professionnel.les qui travaillent main dans la main pour faciliter le passage à la Cour d’une personne victime.

C’est ce que font de façon remarquable Camille Chicoine-Gagnon, agente d’intervention au CAVAC de Montréal et Me Annabelle Sheppard, procureure aux poursuites criminelles et pénales à Montréal et porte-parole provinciale. Bien que leur expertise respective soit très différente, les deux professionnelles travaillent de pair afin de guider et d’accompagner le mieux possible les personnes victimes appelées à témoigner dans le cadre d’un procès criminel.

Me Annabelle Sheppard, procureure du DPCP au Palais de justice de Montréal et Camille Chicoine-Gagnon, sexologue et intervenante au CAVAC de Montréal discutent d’un dossier.
Me Annabelle Sheppard

La collaboration entre le DPCP et le CAVAC s’est installée progressivement, surtout depuis l’apparition des bureaux de l’organisme directement dans les palais de justice, il y a plus de 20 ans. Aujourd’hui, aussitôt qu’un dossier est autorisé, le ou la procureur.re implique le CAVAC afin de permettre à la personne victime d’obtenir du soutien psychosocial au cours du processus qui s’amorce. Il peut aussi faire appel à ses collègues en intervention à toutes les étapes d’un dossier ou de façon ponctuelle lorsque le besoin se présente. Avec leurs partenaires policiers, ils forment une équipe complémentaire permettant de bien encadrer les personnes victimes, les informer et s’assurer que leurs besoins soient entendus et comblés.

Pour Me Sheppard, qui cumule 18 années d’expérience à titre de procureure, l’arrivée des programmes de préparation aux témoignages offerts par le CAVAC, soit le Programme témoin enfant (PTE) et le Programme témoin en violences sexuelles et violence conjugale (PTVSVC), ont eu un impact extrêmement positif sur son travail et celui de ses collègues. Le CAVAC assure ainsi la préparation des personnes victimes dites plus vulnérables en vue de leur témoignage à l’aide d’une procédure cadrée, sans aborder les faits de la cause. Un accompagnement qui permet aux témoins d’être mieux préparés et moins anxieux et au ou la procureur.e de se concentrer sur le contenu du témoignage.


Camille Chicoine-Gagnon est agente d’intervention pour le CAVAC depuis quatre ans. Elle admet que lorsque le programme Témoin enfant a été déployé à l’ensemble de la province et qu’elle a commencé à l’offrir au palais de justice de Montréal, il y avait certaines réticences à faire témoigner les mineurs. Elle et ses collègues ont fait beaucoup de représentations auprès des partenaires afin de développer un lien de confiance. Les références se sont faites plus nombreuses au fil du temps. Camille affirme aujourd’hui avoir développé d’excellentes relations avec plusieurs procureur.es et ajoute, bien humblement, que certain.es lui ont même confié ne plus vouloir se passer de son aide.

Lorsque questionnées à savoir si elles avaient un exemple de dossier pour lequel la collaboration avait été particulièrement bénéfique pour la personne victime, Camille et Annabelle n’hésitent pas. Elles se rappellent l’évolution impressionnante d’une jeune personne victime habitée par de fortes idées suicidaires au début du processus judiciaire. Lorsqu’appelée à témoigner à la Cour, c’est une tout autre personne qui s’est présentée. Une personne fière, confiante, qui avait repris le pouvoir sur sa vie et qui s’exprimait beaucoup plus aisément.

Camille Chicoine-Gagnon